Depuis 2021, j’ai participé au challenge Rise Up!, un groupe Facebook né pendant la pandémie de COVID-19. Ce groupe anglophone rassemblait une centaine de photographes, professionnels et amateurs, autour d’un défi photo régulier : d'abord chaque semaine, puis par la suite toutes les deux semaines, un nouveau thème était proposé, laissant libre cours à l’interprétation et à la créativité de chacun.
Au fil des années, Rise Up m’a énormément appris, tant sur le plan technique qu’artistique. J’y ai découvert de nouveaux styles, affiné mon regard et, surtout, partagé de superbes moments avec une communauté passionnée. Mais fin 2023, faute de participation, le groupe a été clôturé. Avec le retour à la vie d’avant, entre travail et obligations du quotidien, beaucoup de membres avaient mis les challenges photo de côté.
Ne voulant pas voir cette belle aventure s’éteindre complètement, une poignée de membres motivés – dont moi – avons relancé le groupe sous le nom Rise Up! 2.0 avec un thème toutes les deux semaines.

n° 8 Your voice as an artist (Ta voix d'artiste)
Ce challenge
était intellectuel et photographique à la fois!
Je ne me considère pas vraiment - même pas du tout- comme une artiste. Le challenge intellectuel fût de trouver une voix, puis il a fallu la traduire en image. Alors si je devais avoir une voix
d'artiste, ce serait probablement celle-ci qui s’en rapproche le plus.
Ma "voix d’artiste" s’est construite doucement, presque en silence, au fil des années, à travers des tâtonnements, des pauses, des élans. Elle n’a pas suivi de chemin tracé, mais s’est laissée
guider par l’instinct, les émotions, les rencontres, et surtout, par l’amour profond que je porte aux animaux.
Je suis une photographe autodidacte, passionnée par l’image et fascinée par ce qu’elle peut révéler. Au début, je touchais un peu à tout en photographie. J’aimais expérimenter, tester, observer.
Mais ce sont clairement les animaux, et la complicité qu’ils partagent avec leurs humains, qui me touchent le plus. C’est dans ces moments-là que je prends le plus de plaisir, que je me sens à ma
place. Cela dit, j’essaie de continuer à me diversifier, ne serait-ce que pour garder l’œil et l’esprit ouverts, et nourrir ma curiosité.
Photographier les animaux, c’est un défi technique, mais surtout émotionnel. Ce que j’aime, ce n’est pas tant montrer quelque chose de nouveau aux maîtres, mais plutôt réussir à capturer
l’essence de leur compagnon. Ce regard typique, cette expression familière, ce petit "quelque chose" qui fait qu’ils me disent : “Oui, c’est vraiment elle ou lui.” Ce sont ces moments-là qui me
touchent profondément, quand ma photo reflète exactement ce qu’ils voient et ressentent chaque jour — l’âme de leur animal, telle qu’ils la connaissent et l’aiment.
Et ce qui m’importe aussi profondément, c’est de figer ces instants éphémères dont se composent nos souvenirs.
J’aime aussi capter la complicité entre l’humain et son animal, ce lien silencieux mais fort, parfois pudique, parfois débordant. Et j’avoue que j’aime le défi : réussir une belle photo d’un
chien un peu remuant, là où ses maîtres n’y croyaient plus, c’est une petite victoire joyeuse.
Quand j’étais ado, je dessinais, je peignais, et on me disait souvent que j’étais douée. C’est revenu à l’âge adulte, lors d’un cours de peinture où l’on m’a refait ce compliment. Je ne sais pas
si je le mérite, mais j’ai compris que créer m’apportait de la joie. Aujourd’hui, je n’ai plus le temps pour les pinceaux — mais la photographie est devenue mon moyen d’expression, tout aussi
créatif, parfois plus exigeant, car il se confronte au réel.
J’aime découvrir, expérimenter, apprendre en m’amusant, me dépasser… et si je peux surprendre ou émerveiller quelqu’un avec mes images, alors je suis aux anges.
Ma voix artistique, ce serait ce mélange de curiosité, de tendresse, de quête de vérité. Un regard sincère sur le vivant, une envie de toucher l’autre, de faire ressentir. Et même si je ne m’en
sens pas encore tout à fait légitime, chaque photo me rapproche un peu plus de cette voix.

n° 7 Junk Drawer Photography (Photographie de tiroir fourre-tout)
Un concept
original, découvert à travers un webinaire inspirant : "Junk Drawer Still Life with Alan Shapiro" qui faisait office de brief pour ce challenge. Une belle invitation à la créativité, à partir de
juste ce qu’on a sous la main.
(voici le lien pour qui cela pourrait intéresser:
https://www.outofchicago.com/junk-drawer-still-life-with.../ )
Pendant quinze jours, j’ai fouillé, trié, sorti et assemblé tout un tas d’objets hétéroclites de mes tiroirs… sans réussir à faire naître une vraie inspiration. Dommage ! Mais je garde l’exercice
en tête, avec l’envie de le retenter de temps à autre — pour le plaisir d’expérimenter autrement.

n° 6 Forced Perspective
La perspective
forcée est une technique en photographie qui manipule la perception de la taille et de la distance des objets dans une image. En jouant avec la position de la caméra et l'échelle des objets,
cette technique crée une illusion d'optique où certains éléments semblent beaucoup plus grands ou plus petits qu'ils ne le sont réellement. Cela permet de créer des images surprenantes ou
amusantes, où l'agencement des objets semble défier les lois de la perspective classique.
Et voilà donc comment j'ai transformé Corny en hobbit!

n°5 Angles inhabituels
Le thème demandait de sortir des angles habituels pour donner une nouvelle perspective à une scène. J’ai choisi de photographier une poule en contre-plongée, et de la mettre en scène contre un
ciel nuageux. L’objectif était de capturer une image qui pourrait surprendre, tout en restant simple et naturelle.
L’angle de prise de vue : pourquoi la contre-plongée ?
L’utilisation de la contre-plongée dans cette image n’est pas seulement une question de perspective différente, mais aussi un moyen de modifier la perception du sujet. En plaçant la caméra en dessous de la poule, je voulais lui donner une certaine présence visuelle. C’est un effet qui fonctionne bien lorsqu’on veut accentuer un sujet, le rendre un peu plus imposant, même si dans la réalité, la poule n’a rien de spectaculaire.
L’utilisation de l’objectif grand-angle
Pour cette prise de vue, j’ai choisi un objectif grand-angle afin de capter une large portion du ciel nuageux et ainsi donner un sens d’ouverture à l’image. Le grand-angle m’a permis d’inclure un ciel vaste et dynamique, tout en mettant en valeur la poule contre ce fond minimaliste.
Ce type d’objectif a aussi l’avantage de renforcer la perspective, en donnant une impression d’ampleur. Avec peu de détails dans l’arrière-plan – ici uniquement le ciel – le grand-angle aide à accentuer l’isolement du sujet, rendant la scène plus immersive et un peu plus impressionnante, même si l’animal reste le même. L’idée était de capter cette simplicité dans un cadre plus vaste et de jouer sur l’effet de contraste, entre la simplicité de la poule et l’ampleur du ciel.
Le résultat final
Le but de cette photo était de jouer avec des éléments simples – une poule et un ciel nuageux – mais de les photographier sous un angle original pour susciter l’intérêt. Ce n’est pas une image grandiose, mais plutôt un petit défi pour moi-même, une manière de réinterpréter un moment quotidien.
En résumé, ce challenge m’a permis d'explorer un angle inhabituel tant sur le plan technique que créatif. L’objectif était de capturer une scène ordinaire de manière différente, et je trouve que l’association de la contre-plongée avec un grand-angle a donné à cette photo un effet qui est à la fois simple et un peu plus intrigant que ce qu'on pourrait attendre d’un cliché classique.

n°4 La saison où tu vis
Pour ce défi, qui consistait à partager un aperçu de notre saison avec le reste du groupe, j’ai profité d’une belle éclaircie pour capturer l’ambiance du moment. Un instant fugace, entre hiver et
premiers signes de renouveau.
Voici un aperçu d'une partie de nos prés, baignés dans la douce lumière de l’heure dorée.
L’heure dorée, c’est ce moment magique juste après le lever du soleil ou avant son coucher, où la lumière devient plus chaude, plus douce et plus enveloppante. Les ombres s’allongent, les contrastes s’adoucissent et tout semble baigné dans une lueur dorée presque irréelle.
Je n’ai pas eu droit à beaucoup d’essais ! Quand j’ai couru dans le pré pour capturer cette belle lumière, j’ai eu le temps de prendre… une seule photo. Juste une. Puis un nuage est venu masquer le soleil, et cette atmosphère dorée s’est évanouie en un instant.
C’est aussi ça, la magie de la photographie : savoir saisir l’instant avant qu’il ne disparaisse.

n°3 Composite
Un composite, c’est une image créée à partir de plusieurs photos assemblées. On l’utilise, par exemple, pour réunir plusieurs animaux dans une même scène alors qu’ils ne posent pas ensemble, ou
pour remplacer un visage dans une photo de groupe quand quelqu’un a cligné des yeux.
Je n’aime pas particulièrement faire des composites, mais parfois, c’est bien utile.
Pour ce challenge, il fallait volontairement prévoir d’associer plusieurs photos en une seule image finale. Il a donc fallu trouver une idée, et j’avoue que faire une série de photos dans le seul
but de les assembler ne m’a pas beaucoup plu.
Voici donc ma photo finale réalisée à partir de trois photos individuelles. Je ne me trouve pas particulièrement douée à cet exercice, mais le défi est relevé.

n°2 Auto-portrait (encore...)
De nombreux défis en un seul ! Fidèle à mon mot de l'année (évoluer), j'ai voulu expérimenter et essayer de nouvelles choses, et c'est ce que j'ai fait.
J'ai récemment acquis un kit de Lensbaby Omni Crystals et j'ai décidé de jouer avec la lumière et ces prismes. Cependant, utiliser des prismes demande de voir la composition tout en positionnant
et orientant ces derniers, donc installer l'appareil et orienter les prismes sur un cadre "vide" n'était pas une option. Cela m'a conduit à essayer à nouveau SnapBridge, l'application de Nikon
pour contrôler et déclencher l'appareil via le téléphone.
Je dois dire que SnapBridge est probablement l'application d'appareil photo la plus frustrante ! Elle est tellement imprévisible : parfois, elle se connecte, parfois non, et je n'arrive jamais à
comprendre pourquoi ni comment résoudre le problème. Mais aujourd'hui, c'était une bonne journée, et l'application a décidé de coopérer, me permettant ainsi de voir ce que je faisais.
J'ai utilisé de la lumière naturelle, ajouté une "épée lumineuse" Godox avec des couleurs changeantes, et une petite boule disco lumineuse. Bien que j'aie encore besoin d'un certain entraînement
avec l'application, notamment pour maîtriser la mise au point, je ne suis pas complètement insatisfaite de cette première tentative. C'est tout au moins un point de départ !
J'ai effectué quelques ajustements de couleur, de luminosité et de contraste en post-traitement, mais tous les effets ont été créés à la prise de vue à partir du boîtier.
Ci-dessous deux photos alternatives

n°1 Séquence de Fibonacci
C’est un thème qui, je l’avoue, me laissait perplexe jusqu’à maintenant. J’avais rapidement abandonné l’idée de l’approfondir, le trouvant trop complexe. Finalement, ce challenge m’a poussée à
m’y pencher sérieusement, et à ma grande surprise, ce n’est pas si sorcier que ça ! Pas très intuitif, certes, mais une règle comme beaucoup d’autres, qui s’apprend avec un peu de
pratique.
La séquence de Fibonacci est une suite mathématique où chaque nombre est la somme des deux précédents (1, 1, 2, 3, 5, 8, etc.). Cette suite se retrouve dans la nature et sert souvent en
photographie pour composer une image de manière harmonieuse, grâce à la spirale de Fibonacci. Elle guide subtilement le regard à travers l’image, créant un parcours visuel naturel et
agréable.
Je suis contente d’avoir relevé ce défi, et j’espère que ma photo illustre bien cette belle harmonie mathématique qui guide le regard ! Ci-dessous, la même photo avec le placement de la spirale
par-dessus, ainsi qu'une photo alternative avec et sans la spirale.